
Tu t’intéresses à l’industrie pornographique ? Voire même tu veux travailler dans ce secteur professionnel ? Je vais te donner mon avis puisque je me suis lancé moi-même dans le travail du sexe !
Tout d’abord, rappelons-nous les bases. En étymologie, le mot français « pornographie » vient du terme grec ancien pornográphos qui est composé de pórnê qui signifie « prostitué » et de gráphô qui veut dire « écrire ». Le pornographe est donc l’auteur d’écrits, de dessins, plus généralement d’œuvres, sur le sujet de la prostitution. Dis donc, est-ce que ça veut dire que tous ceux et toutes celles qui font du porno, même en tant qu’amateur·e, sont des putes ?
Alors regardons le mot « prostitution » de plus près. Il vient du terme latin prostituo constitué du préfixe pro- qui signifie « devant » et de statuo qui veut dire « poser ». Finalement la prostitution est simplement le fait de « poser devant ». Il n’y a rien d’insultant. Par extension, d’un point de vue économique, la prostitution est l’activité qui consiste à poser quelqu’un ou quelque chose devant un public dans le but de vendre. Je comprends mieux l’expression « faire le trottoir ». Ce sont celles et ceux qui se posent dans la rue pour vendre leurs services. Bon, et bien alors moi je fais le câble. Je me pose devant l’écran, et je vends mes trucs.
En économie, tu peux vendre des biens (des choses que tu peux toucher) et des services (des choses que tu ne peux pas toucher). Un corps qui se trémousse sur internet ne peut pas être touché, mais ça rend beaucoup de services. Parce que les gens payent pour voir des choses qu’ils aiment voir bouger sur leur écran. Dès l’instant où quelqu’un est prêt à offrir et que quelqu’un d’autre est prêt à demander, alors il y a un marché possible. Qui dit marché, dit industrie.
Donc on travaille pour produire des choses à offrir aux autres. Il n’en va pas autrement dans l’industrie pornographique. Des acteurs jouent dans des vidéos (comme moi). Des plateformes web hébergent ces vidéos sur internet (comme Pornhub). Des internautes regardent ces vidéos. Ils passent un bon moment de divertissement. Et parfois, cela leur donne envie d’acheter les choses qu’il y a autour ces vidéos (sextoys, jeux coquins, services de rencontres…) pour varier les bons moments. Des marchands vendent ces choses qui sont produites par des entreprises. Tout le monde y trouve son compte. Les travailleurs peuvent payer leurs factures. L’Etat encaissent des impôts. Les clients s’amusent dans le monde merveilleux de la pornographie.